Leria

Nom Leria (pas de nom de famille, Leria utilise le terme Kaldorei à défaut si besoin pour les démarches administratives par exemple)

Rang dans la Guilde Grande Duchesse

Classe Voleuse spécialisée en Finesse et Combat

Métiers Dépeçage et Artisanat du Cuir Elémentaire
Cuisine, Premiers Secours, Pêche


Histoire


Le matin se leva sur le village de Dolathnaar, et chaque elfe entama une nouvelle journée de travail. Les uns oeuvraient pour le bénéfice de la communauté toute entière pendant que d’autres s’attachaient à accomplir des tâches d’ordre plus personnel. Sur cette fin de journée comme toutes les autres, un événement malheureux allait s’abattre sur Dolathnaar, et coûter la vie aux elfes immortels.
Alors que le soleil commençait à se coucher et que les elfes étaient rentrés de leurs travaux extérieurs, un groupe de cavaliers à l’aspect sinistre apparut en surplomb de la colline sud du village. Les elfes les avaient à peine aperçus que les cavaliers fondaient déjà sur le village et le réduisaient à feu et à sang avec force cris et bruits d’acier. Quelques minutes à peine suffirent pour que le paisible village de Dolathnaar devint le théâtre d’un massacre terrible où les adultes comme les enfants étaient tués sans pitié.
Un des elfes les plus respectés du village, Meltiss l’Ancien, grand druide de Cenarius, n’eut que le temps de quitter les lieux précipitamment en emmenant avec lui trois jeunes elfes qu’il attrapa sur son chemin, alors que la fureur des cavaliers menait inexorablement le village à son trépas. Tout elfe qui avait le malheur de croiser leur route était impitoyablement abattu. Même les animaux de compagnie étaient massacrés. Bientôt il ne resta pas d’autre être vivant dans tout le village et ses alentours immédiats que les cavaliers qui avaient fondu dessus de manière si soudaine.
Meltiss l’Ancien courait en emmenant les trois jeunes elfes, et malgré ses blessures profondes il parvint à atteindre le couvert des bois et à échapper à la fureur de ses poursuivants. L’un des enfants malheureusement avait péri suite à un coup fatal porté pendant la fuite, et les deux autres étaient blessés et brûlés à divers degrés. Pendant que les restes de Dolathnaar partaient en fumée, Meltiss l’Ancien entreprit de faire appel à son savoir magique pour sauvegarder la vie des deux jeunes elfes encore en vie. Il leur administra les soins que tout son savoir permettait, mais l’un des deux enfants ne passa pas la nuit, tant ses blessures étaient profondes.

L’autre enfant, une jeune elfe d’environ quatre ans, resta dans un semi coma durant quelques jours, au terme desquels elle se réveilla, hors de danger. Meltiss l’Ancien connaissait cette petite, elle s’appelait Leria, mais il ne connaissait pas ses parents, même s’il pensait les avoir croisés à plus d’une reprise. Meltiss l’Ancien vivait un peu en autarcie de la société elfe, et passait le plus clair de son temps en communion avec la nature. Certains disaient qu’il hibernait, même quand le moment de l’année ne s’y prêtait pas, tant il était en lien avec le Rêve Emeraude. Ses liens avec les autres elfes étaient minces, mais il éveillait chez ses semblables un certain sentiment de crainte respectueuse. On ne le voyait que rarement au village, et il adressait peu souvent la parole à qui que ce soit.
Il raconta à Leria qu’il était présent ce jour là car la nature l’avait éveillé au danger qui était sur le point de s’abattre sur Dolathnaar, et il n’eut que le temps de se rendre sur place et d’emmener trois enfants tant la fureur et la sauvagerie de ces cavaliers était grande et irrépressible. Il n’eut que le temps de fuir, sans quoi il aurait lui aussi péri sous leurs coups. Ces cavaliers, Leria s’en est dans un premier temps souvenus comme de morts vivants, et une haine profonde des Réprouvés l’anima pendant longtemps. Puis un jour elle réalisa qu’il ne pouvait s’être agi de Réprouvés, sa connaissance de l’histoire du monde démentant cette possibilité. Alors il devait s’être agi soit d’humains, soit d’orcs, soit d’elfes, après tout, pourquoi pas. Leria ressent toujours de l’aversion pour les Réprouvés, mais plus cette haine indicible qui l’habita pendant ses jeunes années.
Suite à ces tragiques événements, Meltiss l’Ancien décida de s’occuper de Leria, du moins pendant un certain temps, et c’est reclus qu’ils vécurent pendant plusieurs années, dans une caverne où Meltiss l’Ancien avait établi ses quartiers. Meltiss l’Ancien fit l’éducation de Leria qui très vite apprit à subvenir à ses besoins toute seule, par la chasse notamment. Il lui apprit à lire et à écrire, à respecter la nature, et diverses choses qu’il jugea utile de lui enseigner.
Leria se retrouvait souvent seule, et elle passait le plus clair de son temps à rôder dans la forêt pour se fondre dans le décor, et chassait pour pouvoir mettre quelque chose dans son assiette. Très tôt elle apprit à dépecer ses prises de chasse et à utiliser la peau et les poils à des fins utiles. Cela l’occupa beaucoup et permit d’agrémenter la vie austère qu’elle menait avec son père adoptif. De plus, elle était plutôt habile de ses mains et touchait à toutes sortes de choses, mêlant curiosité et dextérité.

Leria passa une dizaine d’années ainsi, à vivre avec Meltiss l’Ancien, père adoptif qu’elle vit de moins en moins au fur et à mesure qu’elle apprit à se débrouiller seule. Dès l’âge de 12 ans, elle commença à chaparder divers ustensiles dans des villages éloignés ou proches qu’elle découvrait lors de ses explorations géographiques. Il n’était pas rare qu’elle dormit à la belle étoile malgré la nature parfois hostile qui l’entourait. Malgré son âge, elle était vive tant de corps que d’esprit, et excellait dans les déplacements rapides et discrets. C’est ainsi que Leria grandit, entourée de grandes forêts, bénéficiant d’une grande liberté de cœur et d’esprit, que venaient seulement pondérer le jugement et l’enseignement de Meltiss l’Ancien.
Leria avait l’impression de faire partie de la forêt, ce qui d’ailleurs était le cas, au même titre que les animaux. Elle ne gardait de ses parents qu’un vague souvenir, et quelques images venaient parfois réveiller un douloureux passé. L’une des images les plus traumatisantes était celle de son père abattu à quelques mètres d’elle alors que Meltiss l’Ancien empoignait son avant-bras dans une course effrénée. Puis le paysage de cauchemar laissé par les cavaliers après leur passage. Lorsque Leria était à nouveau en état de se déplacer, Meltiss l’Ancien l’emmena voir les restes calcinés du village, les cadavres éparpillés et les restes de ceux qui devaient avoir été ses parents. Ceci afin, dit il, qu’elle n’oublie pas. Et en effet, Leria n’oublia pas ces images, et ne les oubliera probablement jamais.

Les années passèrent, Leria grandissait et apprenait, d’une éducation semi autonome. Meltiss l’Ancien lui apprit bien des choses, mais elle comprit très vite que son père adoptif considérait comme valable par dessus tout ce que l’on vivait personnellement. Aussi encouragea t il Leria à vivre ses propres expériences, et à en tirer ses propres conclusions. Il y a à apprendre tant de ses échecs que de ses réussites, se plaisait il à lui répéter. Il fut davantage un guide qu’un parent, car même si Meltiss l’Ancien fit preuve d’un certain amour à l’égard de Leria, il n’en demeura pas moins distant en toute circonstance. On pourrait dire qu’il fit preuve d’une tendresse sans jamais dépasser une certaine limite.
Meltiss l’Ancien était un esprit assez sauvage, plus proche d’une bête que d’un elfe par bien des aspects, ce qui ne l’empêchait pas par ailleurs de faire preuve d’une grande sagesse à certains moments. Leria apprit donc à respecter et à aimer la nature par dessus tout, la nature nourricière qui lui fournissait le manger et l’habillement, le gîte et des espaces à découvrir. Leria était intrépide pour son âge, et une curiosité sans limite semblait l’habiter à chaque instant, ou peu s’en fallait. Elle adorait partir à l’aventure et découvrir de nouvelles choses, de nouveaux endroits, de nouveaux animaux.
Meltiss l’Ancien fut contraint de la surveiller et la protéger pendant plusieurs années, tant la jeune elfe ne tenait pas en place. A plusieurs reprises elle revint fortement blessée, et par deux fois elle faillit y passer, ce qui ne fut pas le cas grâce aux grandes connaissances curatrices de Meltiss l’Ancien. Turbulente et très active, Leria se fourrait toujours dans des situations étranges et périlleuses. Elle parvint toutefois à l’âge de 16 ans en vie et en un seul morceau, et commença à se montrer plus prudente, bien que toujours aussi curieuse et, il faut bien l’avouer, un peu tête brûlée.

Ce fut peu après ses 16 ans que les orcs et les humains vinrent fouler de leurs pieds les terres de Kalimdor. Leria et Meltiss l’Ancien aperçurent leurs mouvements de troupes, et remarquèrent qu’ils marchaient ensemble. Un jour, Meltiss l’Ancien vint la voir pour lui annoncer que le moment était venu pour lui de combattre pour le bien du monde dans lequel ils vivaient, et qu’elle ne devait en aucun cas l’accompagner. Ce fut là qu’elle entendit parler de morts vivants, du Fléau, et que son esprit fit une correspondance, erronée, avec les cavaliers responsables du massacre de ses parents.
Elle devait attendre dans la forêt et ne pas en sortir. C’était le temps où le Fléau menaçait de s’abattre sur le monde et de l’avaler. Meltiss l’Ancien partit mais Leria le suivit, malgré son interdiction. Meltiss eut tôt fait de la remarquer, car il s’y attendait, et Leria aperçut bientôt un ours immense qui se jeta sur elle et l’envoya rejoindre le royaume des songes en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Elle resta ainsi inconsciente pendant une période qui dura sûrement quelque chose comme trois mois, Meltiss devait avoir plongé la jeune elfe dans un sommeil prolongé, par le biais du Rêve Emeraude, séjour dont Leria ne conserve aucun souvenir. Sage décision pour éviter qu’elle ne récidive à son réveil.
Leria, lorsqu’elle revint à elle, eut besoin de temps pour pouvoir à nouveau se déplacer normalement. Le sommeil prolongé l’avait gardée en bonne santé, mais son corps avait besoin d’un laps de temps pour se réhabituer à bouger. Elle reprit ses recherches et c’est en rencontrant des villageois qu’elle connaissait un peu qu’elle apprit ce que nous savons de la défaite du Fléau. Elle en déduisit ainsi la période approximative pendant laquelle elle était restée inconsciente. Elle apprit aussi que Meltiss l’Ancien avait courageusement combattu le Fléau mais avait péri durant la bataille qui décida de la victoire de la vie. Elle se retrouvait alors seule, et une profonde mélancolie s’abattit sur elle. Meltiss l’Ancien était son seul parent, et le seul elfe avec lequel elle eut de réelles relations depuis sa petite enfance. Ses parents ne représentaient qu’un lointain souvenir, une trace fuyante et imprécise, et elle ne rencontrait que rarement d’autres elfes. Elle aussi avait vécu en dehors de la société elfe pendant de nombreuses années, et son seul réel contact avec ceux de son sang s’incarnait en la personne de Meltiss l’Ancien. Elle avait l’impression de se retrouver vraiment seule, et pendant des jours et des jours, elle sembla davantage une bête égarée qu’une elfe. Puis le temps passant, elle reprit ses habitudes de chasse et de collecte.

(à suivre)

(suite et fin)

Moins d’un mois après son réveil, Leria croisa une chouette, alors qu’elle chassait le lapin. La chouette la suivit un certain temps, et Leria avait une impression étrange. Mais alors qu’elle faisait volte face, la chouette avait disparu. Pendant les quelques jours qui suivirent, une chouette, sûrement la même que le jour précédent, répéta ce comportement, et Leria eut ces mêmes étranges sensations. Elle avait l’impression que Meltiss l’Ancien l’observait, n’était pas loin. La chouette l’accompagnait dans ses déplacements et disparaissait sitôt que Leria rentrait à la caverne. Le cinquième jour, elle aperçut l’animal, une grande chouette blanche, et en voyant ses yeux, elle eut l’impression de regarder ceux de Meltiss l’Ancien. La chouette poussa un cri, décrivit des cercles au dessus de Leria, s’éloigna, revint pour pousser un autre cri, puis partit de nouveau pour disparaître à l’horizon. Leria ne la vit plus jamais à compter de ce jour. Elle eut le sentiment que Meltiss l’Ancien était venu s’assurer qu’elle était en bonne santé, et quelque chose dans le timbre du cri de la chouette lui donna l’impression que Meltiss l’Ancien lui disait, va, tu es libre. Elle ne savait si c’était son imagination, le fruit de sentiments refoulés, ou la réalité, mais elle interpréta le comportement de la chouette comme un au revoir de Meltiss l’Ancien.
Leria décida que quelle qu’ait été la part de vérité quant à cet événement peu ordinaire, il était temps en effet pour elle de changer d’air, et de voler de ses propres ailes, plutôt que de s’accrocher à un passé triste et mélancolique, et à un présent qui commençait à prendre des allures monotones et sans saveur, sans surprise. Leria décida alors de quitter cette forêt et cette caverne, et d’aller découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles personnes. Commença alors pour elle un long voyage, où elle passa de forêt en forêt, et mena la vie d’une véritable vagabonde, chassant et chapardant à tout va.

Elle commença ainsi à se familiariser avec les us et coutumes des elfes, leur histoire, et tout ce qui touchait de près ou de loin à leur société. Elle se mit à fréquenter ses semblables plus ouvertement, plus longtemps, et à entretenir des relations moins détachées et occasionnelles qu’auparavant. Elle rencontra un jour un elfe de fière stature, elle avait 17 ans, qui la surprit chipant quelque babiole. Cet elfe, Lenimirc (son nom de code que Leria comprit en le prononçant à l’envers), entreprit de la présenter à l’ordre des Poignards d’Ardoise, une confrérie de voleurs et d’assassins en marge de la société elfe. Leria étudia deux années durant auprès de ces marginaux, et eut à mener certaines missions plus ou moins sales, certaines desquelles laissent encore un goût amer dans sa bouche aujourd’hui.
Un jour, alors qu’elle revenait au quartier général des Poignards d’Ardoise, elle aperçut un contingent de soldats Darnassiens se diriger vers le repaire secret, et elle garda ses distances, pour assister quelques instants plus tard à l’attaque et à la destruction totale de l’ordre, car une réunion importante avait lieu, réunion à laquelle tous avaient été convoqués, et à laquelle Leria se rendait justement. Les soldats Darnassiens ne firent aucun prisonnier et ne firent preuve d’aucune pitié. Les Poignards d’Ardoise devaient avoir été trop loin dans leur déviance des règles de la société elfe car des représentants de Tyrande en personne étaient de la partie, ils portaient les symboles d’Elune. Leria ne sait pas si elle fut la seule ou non à en réchapper, mais elle quitta les lieux et repartit sur les routes, loin de toute cette violence. Elle était consciente d’avoir commis des actes répréhensibles, et comptait racheter sa conduite et prouver par ses actes qu’elle voulait faire honneur à la Déesse de la Lune et à ses semblables, et s’engager sur une voie nouvelle et plus saine.

Elle voyagea seule pendant quelques années, ne rencontrant que peu les autres elfes, et ses pas l’amenèrent bientôt vers de nouveaux horizons. Elle croisa bientôt toute une palette d’autres créatures. Pendant deux années elle apprit à se familiariser avec le monde qui l’entourait, et à ouvrir son esprit à l’existence de nombreuses autres personnes, elfes et non elfes. Elle avait déjà beaucoup voyagé, rencontré et combattu moultes créatures, membres de la Horde et membres de l’Alliance, lorsqu’elle fut en mesure de saisir pleinement l’agencement des royaumes et les tensions qui opposaient les différentes terres, les sentiments qui animaient les peuplades, et qu’elle comprit la place qu’elle tenait dans tout cela avec plus de clarté.
C’est ainsi qu’un beau jour elle rencontra un guerrier humain nommé Takezo, et que par la suite elle intégra la Guilde de la Parfaite Lumière. Alors que le temps passait, Leria s’ouvrit petit à petit aux gens qu’elle rencontrait, et bientôt elle eut des rapports sociables avec son prochain, dans une certaine mesure toutefois. De l’elfe revêche et au caractère sauvage et impossible qu’elle était dans sa jeunesse, elle apprit de nouvelles façons de voir la vie et les gens, et petit à petit, elle en vint à considérer cette guilde comme sa famille. Après tant de temps passé avec ces personnes qu’elle appréciait, elle reçut la charge de Guide de la guilde, car sa connaissance du monde était vaste pour avoir beaucoup voyagé, et elle aimait partir à la découverte de nouveaux endroits. La guilde était petite, aussi cela convenait il à Leria, cela permit une transition plus calme depuis son enfance assez solitaire et sauvage jusqu’à cette implication active dans un groupe organisé et composé de représentants des différentes races formant l’Alliance. Le temps passant, Leria perdit de son côté sauvage pour prendre pied dans un système plus civilisé, mais l’amour et le respect des grands espaces demeurèrent profondément ancrés en elle, et même si elle s’est en quelque sorte assagie et ouverte aux autres, certaines de ses réactions n’en demeurent pas moins vives et parfois déroutantes pour autrui.

Puis la Parfaite Lumière fut dissoute et Leria perdit cette nouvelle famille. Elle garda le contact avec les anciens membres dans la mesure du possible, et repartit sur les routes, seule. Après une certaine période de solitude, Leria eut à nouveau envie d’intégrer une guilde, peut être pour y retrouver cette sensation de famille qu’elle avait trouvée chez la Parfaite Lumière et perdue suite à sa dissolution. Après avoir étudié plusieurs possibilités, elle se décida à faire un choix. Un ami à elle, un chasseur nain nommé Toxiclayne, l’invita à prendre contact avec le Prince Roderic, de la Noble Ligue, ce qu’elle fit, et les membres de la Noble Ligue acceptèrent de l’accueillir parmi les leurs. A dater de ce jour, Leria tente d’apprendre à connaître les membres de cette grande organisation, et espère avoir la possibilité de se faire une place dans ce qu’elle considère comme une nouvelle famille potentielle.

Euh... Nom de d'là...
Chapeau bas, Leria, je suis impressioné.
Trop fort !

Nobles ligueurs, nobles ligueuses, nobles compagnons,

une page de mon histoire vient de tourner. J'ai décidé de vous en faire part, afin que vous compreniez mieux l'humeur maussade qui m'accable en ce moment.

La plupart d'entre vous savent que je me suis mariée à un druide-ours du nom de Nolofinwë, peu avant de rejoindre les rangs de la Noble Ligue.
J'ai constaté à plusieurs reprises que certains d'entre vous ignoraient que j'étais mariée, et pourtant je le suis.

Il est vrai que j'ai été assez discrète quant à ce sujet, et que personne parmi vous me semble t il n'a jamais rencontré ni croisé l'intéressé.
Il se trouve que l'intéressé en question passait le plus clair de son temps dans le Rêve d'Emeraude, et que finalement, j'ai passé fort peu de temps en sa compagnie. En y repensant, j'ai passé fort peu de temps à ses côtés, et les moments où nous nous retrouvions étaient généralement fort courts car il lui fallait toujours repartir soit en mission pour le Cerle Cénarien, soit repartir pour le Rêve d'Emeraude.
Même le jour de notre mariage, Nolofinwë est parti quelques minutes à peine après la cérémonie, me laissant seule avec les invités.

Mais je savais qu'en l'épousant, j'épousais un elfe qui était davantage marié à la nature qu'à moi-même. Et j'ai accepté ce qu'il était avant de me marier, et en me mariant avec lui. C'est donc en connaissance de cause que j'ai fait ce choix.
Après notre mariage, nous nous sommes croisés plutôt que réellement vus, et ses périodes d'absence étaient de plus en plus longues, sa présence aussi lorsqu'il était là de plus en plus détachée en un sens, bien que ses sentiments étaient inchangés, et les miens aussi.

Nous avons tous deux continué notre bout de chemin à notre ryhtme, selon nos convictions et nos idéaux, et parfois Elune nous permettait une rencontre, juste assez longue pour se donner des nouvelles avant que l'un ou l'autre ne doive s'absenter pour une raison ou une autre.
J'étais pour ma part très active en missions d'infiltration pour le compte de Darnassus et du Cercle Cénarien et passais beaucoup de temps en Silithus à espionner les ruches et les étranges créatures qui inquiétaient les autorités darnassiennes.
C'est donc ainsi que nous nous croisions de temps en temps et que chacun y trouvait son compte.

Il y a un peu plus de trois mois, Nolofinwë repartait pour le Rêve d'Emeraude. Et pendant tout ce temps jusqu'à hier, je n'ai pas eu une seule nouvelle, pas un seul signe de lui.
Hier j'ai été contactée par ce qu'il restait de la conscience de Nolofinwë, de mon mari. Son esprit me disait adieu avant de totalement disparaître pour fusionner avec les éléments de ce monde, et c'est pour me prévenir que son existance en tant qu'individu allait cesser qu'il me contactait.
Et dans l'heure qui suivit en effet, je sentis son essence vitale disparaître, ou plutôt se disperser un peu partout, jusqu'à ce que plus rien ne demeure de lui.

Plusieurs mois sans nouvelle aucune pour tout d'un coup vivre ça, ça a été dur à encaisser. Aussi j'ai pris la route pour me changer les idées et méditer sur ce qu'il venait de se passer.
Puis je fus contactée, ce matin je crois, par un druide du Cercle Cénarien. J'étais convoquée au Temple de la Lune à Darnassus.

Il s'y tint un conclave de druides et de prêtresses qui statuèrent sur le cas de mon mari, Nolofinwë, et je dus assister et participer à leurs cérémonies.
Il en sortit que Nolofinwë n'existait en effet plus en tant qu'individu, mais était à présent une partie d'un tout, sans enveloppe physique ni esprit, sans identité en fait.
Mon mari n'existait simplement plus, mais avait atteint un nouveau stade de consience, un nouveau stade de vie si l'on peut dire.
Les druides et les prêtresses dirent aussi beaucoup de choses qui n'avaient aucun sens pour moi, et ils déclarèrent que puisque mon mari n'existait plus, j'étais de nouveau libre.

Devant ma réaction, certains druides me dirent que c'était inévitable et que je devais être consciente que cela arriverait tôt ou tard.
Oui j'en étais consciente, mais il n'empêche que c'est une chose difficile à accepter.
Les prêtresses me dirent que mon cas était similaire à celui d'une veuve, à ceci prêt que mon mari n'était pas vraiment mort, mais qu'il n'existait plus.

Une journée terriblement éprouvante et une nouvelle condition qu'il va me falloir accepter. Nolofinwë fut mon mari, il est maintenant une partie du monde qui nous entoure. Il n'est pas mort mais présent partout là où mes yeux se posent, partout là où mes pieds me mènent.
Cette certitude aide à accepter cette séparation définitive, mais elle n'efface pas le chagrin de la perte de l'être cher.
Nolofinwë, que j'ai somme toute si peu cotoyé et connu, en le connaissant et en le comprenant cependant profondément, n'est plus, et je ne le reverrai jamais.

Il me faudra sûrement du temps pour accepter cela et m'en revenir à penser sereinement. Ne m'en veuillez donc pas trop si mon esprit s'égare pendant quelques temps et que la simple mention du mot druide suffit à me faire réagir de manière anormale.
J'essaierai de me relever de cette épreuve aussi vite que possible, mais présentement, je sais que je n'ai pas la force d'accepter et de continuer comme si de rien n'était.

Je ne compte pas non plus m'enmurer dans ma douleur ou mon chagrin, et je reste disponible pour tous, mais j'aurai peut-être des réactions inconvenantes par moments avec vous. Sachez que cela n'est pas porté contre vous si ça doit arriver.

Les prêtresses d'Elune m'ont gratifiée d'une bénédiction d'Elune et ont déclaré que j'étais de nouveau aussi libre qu'on peut l'être.
Dans mon esprit cependant, Nolofinwë est et demeurera mon mari. Je me souviendrai de lui comme d'un elfe que j'ai aimé et dont je chérirai le souvenir.

Voilà, j'estime que je me devais de vous le dire, afin que mon comportement ne vous surprenne pas trop, ou ne vous inquiète pas inutilement.

Toutes mes condoléances dame léria et puisse la lumière vous guider dans ces moments douloureux.

Je compatis sincèrement ....

.... Puisse le temps et l'amitié vous aider dans cette épreuve douloureuse ...

Vous êtes très courageuse !! Et vous pouvez compter sur le soutien de toute ma famille !!!

*essuie une larme*